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Affaire Auradou-Jegou : la femme qui accuse les rugbymen français de viol a essayé de se suicider, disent ses avocats

La femme argentine de 39 ans, qui accuse de viol les deux rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, a tenté de mettre fin à ses jours la semaine dernière, ont fait savoir, lundi 26 août, ses avocats à l’Agence France-Presse (AFP).
La plaignante « a tenté de se suicider vendredi et, pour cette raison, ne s’est pas présentée à l’audience » ce jour-là, a ainsi expliqué Me Mauricio Cardello. Elle « va bien », mais « ne se présentera pas » non plus à une audience reprogrammée mardi, a-t-il ajouté. Ce mardi, les avocats des joueurs, Hugo Auradou et Oscar Jegou, convaincus que la position de l’accusation est fragilisée, entendaient déposer une demande de non-lieu, afin d’obtenir leur retour en France.
Natacha Romano, l’autre avocate de la plaignante, a précisé que sa cliente avait fait une tentative de suicide « vers 3 heures du matin vendredi », mais que la présence de son père a évité le pire. Citée sur la radio Mendoza Radio Mitre, elle a en outre précisé qu’elle avait déjà fait une autre tentative de suicide, mais sans préciser quand. Elle « suit actuellement un traitement intensif », a-t-elle précisé à l’AFP, lundi.
Elle est « dans un état émotionnel bouleversé », mais « assistée par les psychiatres de l’hôpital public », a ajouté Me Cardello. Vendredi, ce dernier avait expliqué aux journalistes présents à Mendoza l’absence de la plaignante à l’audience en raison de « problèmes gastriques, une douleur assez forte », à la suite desquels « elle n’était pas en condition de venir ».
Hugo Auradou et Oscar Jegou, deux internationaux de 21 ans, sont inculpés de viol aggravé en réunion. Les faits présumés se seraient produits dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza, ville située à 1 000 kilomètres de Buenos Aires, où le XV de France venait de remporter un test-match contre l’Argentine. Tous deux avaient alors honoré leur première sélection.
La plaignante, qui avait rencontré les joueurs en boîte de nuit et suivi l’un d’eux à l’hôtel, dit avoir subi viols et violences de la part des deux, « une violence terrible », précise son avocate. Les inculpés reconnaissent des relations sexuelles, mais affirment qu’elles étaient consenties et nient toute violence.
Placés en détention peu après leur arrestation, le 8 juillet, les deux joueurs étaient en résidence surveillée depuis le 17 juillet ; ils ont été remis en liberté il y a deux semaines sur décision du parquet, bien qu’interdits de quitter l’Argentine le temps de l’instruction. En ordonnant leur remise en liberté, le parquet avait relevé des « contradictions notoires, inconsistances, zones grises » dans la version de la plaignante.
L’absence annoncée de la plaignante à l’audience de mardi n’empêche a priori pas les défenseurs des joueurs de déposer leur demande de non-lieu, a dit à l’AFP Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale de Mendoza.
A l’audience, devaient également être présentés les résultats d’une expertise psychiatrique de la plaignante, un des derniers actes attendus.
Si la défense dépose une demande de non-lieu, le parquet devra se prononcer sur celle-ci, puis une audience sera convoquée sous quelques jours pour qu’un juge l’examine. Selon l’un des avocats argentins des joueurs, Me Rafael Cuneo Libarona, l’ensemble du processus pourrait prendre une semaine environ.
Mais lundi soir, tout en déplorant l’absence de la plaignante à l’audience de mardi, « frustrant la procédure », Me Cuneo Libarona a dit à l’AFP « encore évaluer » s’il présenterait ou non la demande de non-lieu mardi. Me Cardello, lui, a déjà déclaré que les avocats de la plaignante s’opposeraient formellement à un non-lieu et allaient « continuer à soutenir qu’il y a bien eu abus sexuel ».
Le Monde avec AFP
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